Pour répondre à l’inquiétude suscitée par les PFAS dans l’eau et l’environnement et anticiper les limites des taux européens prévus en 2026 pour l’eau de distribution, les autorités régionales ont lancé une stratégie globale sur les PFAS qui a été présentée au gouvernement le 26 septembre 2024 et présenté au Parlement lors d’auditions les 1er et 15 octobre 2024.
1. Stratégie PFAS
Les autorités ont développé une stratégie globale incluant :
- Un suivi accéléré des zones de distribution d’eau, particulièrement celles où des prélèvements sanguins ont révélé des taux élevés de PFAS.
- Une méthodologie divisée en trois phases d’investigation pour chaque zone concernée.
- La surveillance à long terme des PFAS dans les eaux usées des stations d’épuration à partir de 2025.
- Une campagne de caractérisation des rejets industriels visant à mesurer la présence des PFAS les plus préoccupants dans les eaux usées industrielles.
- L’identification des industriels potentiellement responsables de l’émission de ces substances, en collaboration avec divers acteurs du secteur.
- Un biomonitoring des agriculteurs et un suivi spécifique dans le cadre du programme de réduction des pesticides en Wallonie.
- Il existe quatre zones prioritaires particulièrement touchées par les PFAS : Chièvres, Obourg-Nimy, Feluy-Ecaussinnes et Nandrin.
2. Nouvelles Normes
Le Gouvernement wallon a prévu des normes strictes déjà en application pour l’eau de distribution, visant une protection immédiate de la santé publique :
- 100 nanogrammes par litre pour la somme des 20 PFAS prioritaires.
- 4 nanogrammes par litre pour les quatre PFAS les plus dangereux (PFOS, PFOA, etc.).
En ce qui concerne les boues d’épuration, des valeurs cibles ont été établies pour limiter l’exposition aux PFAS :
- Max 6T de matière sèche/ha/3 ans, dont :
- 40 microgramme/kg de matière sèche pour les 6 PFAS Prioritaires (4 dangereux et 2 fréquemment rencontrés)
- 400 microgramme/kg de matière sèche pour la somme des 22 PFAS pour 1 dose d’épandage de max 2T de masse sèche/ha/an.
3. Communication et Suivi
Une communication claire est mise en place pour informer la population et les autorités locales sur la qualité de l’eau. Les résultats des analyses de PFAS sont accessibles en ligne, et des réunions régulières sont organisées avec les communes des zones prioritaires. Le suivi sera renforcé en 2025, avec une approche plus systématique pour assurer une relation de confiance entre les autorités locales et la population.
4. Situation à Ittre (Braine-le-Comte, Ittre, Seneffe)
À Ittre, la teneur en PFAS reste élevée par rapport à la moyenne régionale, bien que respectant la norme des 100 nanogrammes par litre. Des travaux pour améliorer la qualité de l’eau distribuée sont prévus pour 2025, notamment un changement d’alimentation qui devrait réduire les concentrations de PFAS dans l’eau.
5. Conclusion
Les autorités publiques prennent très au sérieux la gestion de l’eau potable et des PFAS, et des solutions comme l’utilisation de charbon actif pour éliminer ces substances sont considérées comme efficaces. La SWDE assure que l’eau en Wallonie reste potable et conforme aux normes actuelles et futures.
Le Collège communal d’Ittre reste particulièrement attentif à l’évolution de la situation. Ce dossier dépasse les clivages politiques et les personnes ; chaque groupe doit travailler ensemble, dans l’unique but de faire avancer ce dossier dans l’intérêt de tous. Les actions entreprises visent à garantir la sécurité et la santé des citoyens, en assurant un suivi constant et en recherchant des solutions durables pour protéger l’environnement et la population.
Les informations relatives à la qualité de l’eau et aux teneurs mesurées par commune sont disponibles sur le site internet de la SWDE à la rubrique « Qualité de mon eau »: https://www.swde.be/fr/water-quality